Louis Delamare 1981 In memoriam

Publié le par Jacques Sellier

Louis Delamare

http://ch.indymedia.org/fr/2003/12/16213.shtml

 

Beyrouth, 4 Septembre 1981

Ce vendredi - là, il est un peu plus de 13 heures, la Peugeot 604 de l’ambassadeur de France, Louis Delamare, vient de quitter la villa des Pins où sont installés les bureaux de l’ambassade dans le quartier Ouest de la capitale libanaise. La voiture arrive à l’entrée de l’avenue Fouad Premier, elle franchit un premier barrage de l’armée syrienne et le passager note que les troupes régulières ont été doublées par des miliciens des Brigades de défense du colonel Rifaat Assad, le frère du président syrien.

Il n’y a plus que quelques centaines de mètres à parcourir avant d’atteindre la résidence. Soudain une BMW coince la Peugeot et deux hommes se précipitent en brandissant des pistolets-mitrailleurs. Le chauffeur libanais, un remplaçant occasionnel du nom de Zarzour, cale le moteur et s’aplatit derrière son volant. Louis Delamare a compris, depuis plusieurs jours il sait qu’il est menacé et les palestiniens de l’OLP l’ont fait prévenir d’un complot destiné à l’enlever.

Les services syriens souhaiteraient le faire parler de ses relations avec les divers clans Libanais et surtout de la récente rencontre entre le président Arafat et Claude Cheysson, qu’il a lui-même organisée et qui a été peu appréciée par le président Assad. L’ambassadeur prend sa décision, il ne tombera pas vivant entre les mains des services syriens. Il bloque les portières, dehors les agresseurs s’énervent et tentent de forcer les serrures. A quelques mètres, les hommes du barrage syrien, composé en majorité de miliciens des Brigades de défense, assistent imperturbablement à l’opération. Un officier de l’armée régulière tente d’intervenir mais il est repoussé sans ménagement par les miliciens de Rifaat Assad.

Devant la voiture, les terroristes ont renoncé à ouvrir les portières et ils déclenchent le tir par rafale avant de s’enfuir. Le barrage syrien s’ouvre comme par enchantement devant la BMW qui regagne le siège du mouvement Amal dans le quartier chiite de Beyrouth. Le chef des tueurs descend, il s’appelle Abdel Wahab Hussein, il rend compte à ses chefs, le capitaine syrien des forces spéciales Mohamed Yacine et un Iranien du nom de Sade’ Moussawi, membre lui-même des forces spéciales syriennes et l’un des principaux coordinateurs de toutes les actions terroristes syro-Iraniennes avec le Syrien Mohammed Ahmed Haydari.

Sur les lieux de l’attentat, l’ambassadeur de France a reçu une dizaine de balles à bout portant. Transporté en hâte à l’hôpital Barbir, il décède quelques heures après sans avoir repris connaissance. Huit jours plus tard, le président Yasser Arafat accuse ouvertement les services syriens d’avoir perpétré l’attentat et il fait transmettre un dossier aux autorités françaises.

Publié dans Histoire

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